Grippe aviaire Elle confirme son retour en Europe et un premier mort au Nigeria
La découverte d'un nouveau foyer de grippe aviaire en Angleterre, confirme le retour du virus H5N1 en Europe, où les mesures de prévention se multiplient, tandis que le décès d'un Nigériane fait craindre une catastrophe sanitaire dans le pays le plus peuplé d'Afrique.
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Il y a une semaine, la souche hautement pathogène de ce virus qui a provoqué 165 décès recensés à travers le monde depuis 2003 a refait surface, après presque six mois d'absence en Europe, dans un élevage d'oies du sud de la Hongrie.
Dans l'est de l'Angleterre, l'abattage des 159.000 dindes de l'élevage contaminé à Holton, dans le comté de Suffolk a commencé samedi et devrait durer environ jusqu'à lundi, a indiqué dimanche le ministère britannique de l'Environnement. Les employés de Bernard Matthews, un important groupe agroalimentaire britannique qui dispose aussi d'une usine de transformation de la viande sur ce site, ont reçu des médicaments contre le virus ainsi que les employés chargés de l'abattage.
Le ministère de l'Environnement a précisé samedi soir que la souche virale était originaire d'Asie et "semblable à celle découverte en janvier en Hongrie".
Au même moment, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait que c'est bien le H5N1 qui est responsable de la mort le 17 janvier à Lagos d'une Nigériane de 22 ans, après avoir effectué des analyses dans un laboratoire spécialisé. Deux autres cas mortels attendent encore une confirmation. La jeune Nigériane est décédée après avoir plumé et découpé un poulet que sa famille avait acheté. Sa mère, qui est morte le 4 janvier, présentait les mêmes symptômes que sa fille, mais aucune analyse n'avait été effectuée après son décès, selon l'OMS.
Le porte-parole de l'organisation Gregory Hartl a déclaré à l'AFP que "le virus en question est tout à fait semblable à qu'on a vu dans le passé, il n'y a pas de signe d'importante mutation" qui pourrait entrainer un contamination d'homme à homme et risquerait de provoquer une pandémie planétaire. Ce risque est réel. "Nous ne savons pas quand, ni comment ni où cela pourrait se produire, mais il suffit d'une mutation + réussie + pour que le virus devienne facilement transmissible", a ajouté M. Hartl. Il n'a pas caché son inquiétude pour le Nigeria, pays densément peuplé de 140 millions d'habitants, où le premier foyer du virus H5N1 sur le continent africain avait été identifié, le 7 février 2006, dans l'Etat de Kaduna (nord). "Nous savons que les systèmes de surveillance en Afrique ne sont pas aussi développés qu'ailleurs, c'est pourquoi il y a un risque que des cas ne soient pas détectés, au moins au début", a-t-il encore dit à l'AFP.
A Lagos, le ministre nigérian de l'Information Frank Nweke a confirmé que le virus H5N1 "continuait de se répandre" dans le pays et était désormais présent dans 19 des 36 Etats du pays, et dans le territoire de la capitale fédérale Abuja. Le Nigeria est le deuxième pays du continent africain après l'Egypte où la grippe aviaire a provoqué mort d'homme. En Europe, où 14 pays de l'UE, plus la Roumanie devenue membre entretemps, avaient été touchés en 2006 par l'épizootie, les autor0ités vétérinaires britanniques, mais aussi norvégiennes et néerlandaises, ont mis en place des mesures pour protéger leurs élevages de tout contact avec des oiseaux sauvages susceptibles d'être porteurs du virus.
En France, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Dominique Bussereau, a demandé l'avis de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), qui devrait se prononcer au plus tard lundi sur la nécessité de prendre des mesures. En Belgique, les autorités sanitaires ont demandé aux professionnels de redoubler de vigilance.
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